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Des cendres et un phoenix

27 juillet 2014

On se dit à hier

Ou l'incapacité à ne pas laisser s'éterniser la fin.

 

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20 juillet 2014

L'anasthésie sur mesure

Il faut faire attention à ne pas laisser cicatriser une plaie infectée.

14 juillet 2014

C'est mourir un peu

J'ai un peu peur. Je vais partir de chez mes parents. Je vais avoir mon chez moi. Mais ce n'est pas ça qui me fait peur, pas directement. La plupart de mes amis ne vivent plus chez leurs parents depuis deux, trois, ou cinq ans maintenant. Mais quand ils rentrent chez eux - "je rentre chez mes parents", ils disent - ils retrouvent l'endroit qu'ils ont quitté deux, trois ou cinq ans plus tôt. Ils retrouvent la maison où ils ont grandi, où ils ont passé leur enfance, où sont enfouis leurs souvenirs. Le lieu de tous les débuts. Certains retrouvent leur lit, ce lit dans lequel on dort si bien. Ils sourient de voir leurs anciens jouets les entourer de nouveau. D'autres redécouvrent leur maison : une porte à la peinture écaillée, une escalier qui grince, un arbre silencieux, l'odeur des placards. Tous se rappellent, tous se souviennent.

Mais moi, je n'aurai pas cette chance. Qaund je serai parti, mes parents vont quitter la maison où j'ai passé mon enfance. Et quand je dirai "je rentre chez mes parents", ce sera pour aller dans un endroit inconnu, tout vide et tout blanc à mes yeux. Je ne retrouverai pas les motifs du carrelage de la cuisine, les grandes fenêtres de la véranda, les fissures au plafond de ma chambre, les trous dans le plancher du salon, l'odeur de moisi de la cave, le cabanon où sont rangés les outils de jardin, le canoë allongé dans la pelouse... Ce ne sera pas l'endroit où j'ai grandi, où j'ai fêté Noël, où je suis rentré ivre mort au milieu de la nuit, où j'ai écouté mes premiers vinyles...

 

                                                                                                                                                                              salvador-dali-the-meditative-rose

 

 

Et même s'il ne faut jamais revenir au temps béni des souvenirs,

j'aurai aimé avoir le choix.

 

 

 

12 juillet 2014

Je t'écoute d'une autre bouche

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J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours
J'ai beau n'aimer que toi, j´ai beau t'aimer d'amour
Si tu ne comprends pas qu´il te faut revenir
Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille
J'irai me réchauffer à un autre soleil
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins

 

En ce moment, je me pose souvent la question. Et si j'avais écouté Barbara plus tôt ?

11 juillet 2014

Une histoire d'âtre et de cheminée

Ça y est ! J'ai trouvé une interface à mon blog qui me plaît ! Je m'y sens bien. C'est agréable de se sentir chez soi. Avoir un nid douillet où l'on peu se retrouver. Seul, mais peinard comme disait Ferré. On ferme un instant la porte sur ce déferlement de réseaux sociaux, d'interfaces communes, de partages indifférenciés et d'impudeur grimée. Bien sûr, c'est un nid virtuel. On peut bien lire Balzac, Rousseau et même Platon si on aime ça, on  reste un quelqu'un de son époque. On n'échappe pas à son temps. Avant, on n'avait pas trop le choix. On savait que l'on n'écrivait que pour soi . Un journal intime, ça reste sous le lit. Aujourd'hui, on peut s'exposer. Tout dire, tout montrer. A tout le monde, tout le temps. Et ça, ça change tout, parce mon blog, je choisis de ne l'écrire que pour moi. J'utilise une arène qui réunit plusieurs milliards de plébiens pour dialoguer avec moi-même. J'ai toujours aimé les plages désertes et pluvieuses.

 

J'écoute les Noctures de Chopin. Et je me sens bien au milieu de mes galets bleutés.

 

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10 juillet 2014

Ton héritage

Je me suis abonné à Philosophie magazine. Je sais pas si c'est une bonne idée. Encore quelque chose qui vient d'elle. Une part de moi sculptée à son effigie. Je me dis que ça ne va pas m'aider. La sève de l'arbre blessé ne donne pas de feuilles au printemps suivant.

J'ai reçu mon premier numéro il y a quelques jours. Ça me fait toujours un petit quelque chose, cette impression d'accueillir de nouveaux gens chez moi. Ils viennent avec leurs plumes, leurs idées, leurs conseils et leurs images. Alors, je fait un peu de place dans mon monde pour qu'ils se sentent bien, je les intègre au paysage.

Il y a un article sur Kiergegaard, un philosophe danois semble-t-il, qui m'a marqué. Il part du principe que l'on ne peut pas tout vivre, tout connaître, tout expérimenter. C'est pour cela qu'il faut, justement, ne pas vivre, et s'inventer mille destins pour n'en vivre aucun. S'en tenir au champ des possibles afin de se faire une idée de ce que serait une existence complète, totale. Etre entier dans "ce qui aurait pu" plutôt que tronqué dans "ce qui a été". Absolu dans le virtuel plutôt que limitédans le réel. On arriverait alors à une sorte d'état de grâce dans lequel ne se saisir de rien de concret permettrait de caresser tous les rêves :

" Ce n'est pas l'amour malheureux qui est fécond, c'est l'amour inaccompli. Ce qui n'a pas lieu attache deux êtres plus qu'une longue liaison" 

 

                                                                        533000_4350693923957_126362777_n

 

La sève, ça fait des feuilles ?


         

10 juillet 2014

Sans bruit ni fureur

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 "La grande aventure de la vie s'offrait à nous et, dans notre hâte de nous y lancer, nous aurions presque laissé filer notre jeunesse."

 

7 juillet 2014

Le vent l'emportera

C'est étrange d'écrire ici. Cette impression d'écrire pour ne jamais être lu. C'est assez rare. C'est comme ces bouteilles lancées à la mer avec un mot dedans. Certains pensent que ce qui compte c'est d'y mettre ce que l'on tenait à dire, et peu importe que la bouteille soit retrouvée, que son message soit lu. Mais peut-être pas. Peut-être qu'au fond on espère un peu que la bouteille se pose sur une plage ou qu'elle se prenne dans le filet d'un vieux pêcheur. Peut-être qu'en fait ce qui est beau c'est de se dire que le courant fera ce qu'il fera et que, vagues après vagues, la bouteille finira bien par arriver quelque part. Sinon on ne mettrait rien dans la bouteille. Et on brûlerait le mot. Je me dis qu'il faut être bien seul pour déposer un mot dans une bouteille et la jeter à la mer. Quand on à quelqu'un à qui parler on ne dérange pas l'Océan. 

Moi j'aimerais bien que l'on retrouve la mienne en Bretagne, à marée basse, entre les rochers.

 

 

6 juillet 2014

Le charme de l'instant

"Au Tibet , j'ai marché quelques jours avec des moines qui n'avaient jamais lu Jankélévitch mais pouvaient se prétendre plus jankélévitchiens que bien de ses disciples. Le temps était lugubre, nous allions vers Lhassa. Un soir nous parvînmes à un col, à 5 200 mètres d'altitude. La nuit s'avançait et moi je m'inquiétais. La neige tombait. Je dis aux moines : "Vite, descendons." Je rêvais d'un bivouac confortable, je me souvenais des nuits délicieuses passées dans une ferme quelques jours auparavant. J'avais hâte de ne pas vivre ce qui m'était donné de vivre. Et eux restaient sur le col, heureux d'y être parvenus, chantant, tournant, célébrant "cette fois unique qui est une première et dernière fois". Ils goûtaient de se trouver en vie là où la vie leur avait offert de se trouver. Ils opposaient à l'avenir - la perspective d'une nuit affreuse - une indifférence absolue. J'eus un saisissement - les bouddhistes disent un satori, Jankélévitch écrivait: "une étincelle, un clignotement". Et je me tenais là, admirant leur désinvolture. Depuis, j'ai vu des grues cendrées parader alos que l'orage menaçait, et entendu des poètes chanter la valeur de l'éphémère. Mais, sur cette montagne tibétaine, j'ai compris le charme de l'instant."

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Je n'ai pas de sympathie particulière pour Sylvain Tesson.

Mais il faudra que je lise Jankélévitch.

5 juillet 2014

Dans les forêts de mon esprit

Peut-être aimez-vous marcher. 

Il y a quelques années de cela, j'ai traversé le Vercors. Par les Hauts-Plateaux. Longer la crête du nord au sud. Se croire sur le dos d'un gigantesque animal, dont on parcours l'échigne. Comme un frisson. C'est grisant. Imaginer ce que ferait cette grosse bête si elle se réveillait. Un vrai bazar. Alors il ne faut pas la réveiller. Il faut se faire discret. Marcher léger fait naître le sentiment de liberté.

Le voyage dure plusieurs jours. Des petits abris parcourent le sentier. Des maisonnettes en pierre. Entretenues par les voyageurs. La porte de bois grince en s'ouvrant. Il y a des petites fenêtres, souvent cassées. Des planches de bois pour faire des lits. Et une cheminée. Le feu. C'est incroyable à quel point plus l'on adopte un mode de vie simple, plus notre reconnaissance va aux choses les plus élémentaires. On se blottit tout contre. On y fait sécher ses affaires. On prépare à manger. Et surtout, on ne parle plus. Le feu commande le silence. Je ne sais pas s'il s'agit de respect ou de bien-être.

Ces refuges sont le meilleur souvenir que je garde des Hauts-Plateaux. Ils sont une arrivée et un départ. Un chez-soi éphémère. On y rentre quand viennent la fatigue et la lassitude. Quand le soir tombe et jette sur nous son voile d'obscurité. Et on en repart vivifié, grisé par le matin, par le jour nouveau. Par la vie.

 

Bienvenu dans mon refuge.

 

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